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L'émissaire français bientôt à Sanaa

Des combattants d'Ansarallah, le 26 mars 2015. ©AFP

La France n'avait aucune raison de s'engager dans un conflit qui vise à priver les populations civiles de Hudaydah de son dernier point d'attache au monde extérieur. Mais elle l'a fait puisque les Américains le lui ont recommandé. Or aux premiers jours de l'offensive USA/Otan/Israël/Arabie/Émirats contre Hudaydah, un bateau de guerre a été intercepté par Ansarallah avec à son bord au moins deux effectifs des forces spéciales françaises. Affichant le déni dans un premier temps, la France a été amenée, suite aux révélations de Le Figaro, à reconnaître la présence de ses unités de déminage au large de Hudaydah. Or le sort du (des) Français capturés par Ansarallah commence à inquiéter la France. 

La presse hexagonale prétend qu'un quinquagénaire, le dénommé Alain Goma serait tombé aux mains d'Ansarallah alors qu'à bord de son voilier, il faisait route vers Calcutta. Comme si les eaux côtières yéménites étaient en ce moment le meilleur endroit du monde pour faire du voile! Le Dauphiné libéré n'hésite d’ailleurs pas à commenter cette "capture" à la manière d'un journal de Science-fiction : "Après avoir franchi le canal de Suez, Alain voulait accoster directement à Djibouti mais il a été ralenti par une avarie de voile et un problème de pompe à eau". 

Toujours est-il que le Quai d'Orsay a choisi de rester très discret sur le sort du soi-disant "plaisancier français". "Compte tenu de la situation actuelle dans cette zone, Alain Goma est dans l'impossibilité de quitter le port de Hudaydah", explique en langage très diplomatique le ministère français des Affaires étrangères. Le ministre Le Drian, si prompte à remettre en relief ses accointances avec Riyad et Abou Dhabi, devrait envoyer d'ailleurs un émissaire, Christian Testot à Sanaa pour négocier la libération du prétendu "plaisanter" et ses autres compagnons dont le nom est soigneusement tu par les médias français. 

L’affaire d’Alain Goma tombe au pire moment dans la mesure où la France est sans cesse critiqué pour étant l'un des principaux fournisseurs d'armes de l'Arabie saoudite et des Émirats dans un conflit qui a fait depuis 2015 13.000 civils et 35.000 blessés. 

Selon le Figaro, qui cite des sources militaires, des forces spéciales françaises seraient présentes aux côtés des troupes émiraties au Yémen.

Le porte-parole de l’armée et des Comités populaires du Yémen, le général Sharaf Loqman, a d'ailleurs évoqué cette présence occidentale aux côtés des Saoudiens et des Émirats qui, à ce stade du conflit, n'a rien apporté de concret aux agresseurs. 

Le porte-parole de l'armée yéménite le général Ashraf Loqman. ©www.u-news.net

Concernant les dégâts matériels et physiques qu’a subis la coalition saoudienne sur la côte occidentale du Yémen, le haut officier yéménite a indiqué :

« Du bilan des pertes de la coalition saoudienne, l’ennemi est entré dans une guerre d’usure. En d’autres mots, c’est nous qui les avons orientés vers une guerre d’usure. »

« L’armée yéménite, soutenue par les Comités populaires affronte maintenant de grandes armées. Bien que les forces yéménites ne disposent pas d’une armée de l’air ou des armes modernes, elles savant bien se défendre face aux agresseurs », a-t-il souligné, ajoutant qu'il est impossible que les forces de la coalition puissent s'emparer de la ville portuaire d’al-Hudaydah. Même s'ils s'y infiltrent, les agresseurs en sauraient pas en sortir indemnes".

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Cette mise en garde devrait bien alerter la France. La guerre d'usure a commencé à Hudaydah, ville qu'une coalition de sept pays (Arabie, Émirats, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Israël) comptait occuper en moins de trois jours. Près de deux semaines après le début de l'offensive, les Occidentaux en sont à demander une trêve. "Si la France macroniste a voulu faire son retour au Moyen-Orient sur le dos des Yéménites, qu'elle le sache, elle a bien raté son coup", affirme l'analyste politique Hadi Mohamadi. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV